Autonomie Alimentaire

Le degré d'autonomie alimentaire de Poitiers ne dépasse pas 1,5% . Autrement dit, 98,5 % du contenu des aliments consommés localement sont « importés ». Dans le même temps, en moyenne en France, 97 % des produits agricoles locaux sont « exportés ». Les conséquences de cette situation sont lourdes, à la fois sur l'environnement (multiplication du transport routier) et sur le lien social (déconnexion entre les producteur·rice·s et les consommateur·rice·s). C'est pourquoi l'autonomie alimentaire de Poitiers et Grand Poitiers apparaît comme une préoccupation majeure pour l'avenir.

Développer l’autonomie alimentaire d'un territoire implique de soutenir un projet global et local intégrant la production, la transformation, la distribution et la consommation d'aliments accessibles et à l'empreinte environnementale la plus faible possible. 

Cela nécessite de s'adapter localement aux évolutions climatiques ainsi qu’à la raréfaction et à la pollution de l’eau. Il s'agit aussi d’œuvrer pour la fin de l'usage des produits phytosanitaires et en faveur du respect de la biodiversité et du bien-être animal, tout en limitant au maximum les pertes alimentaires et agricoles. En France, celles-ci proviennent à 32% de l’activité de production, à 21% de la transformation, à 14% de la distribution et à 33% de la consommation.

Cette réflexion implique une relocalisation de l’économie. Celle-ci permettra de créer et soutenir des emplois locaux et sécurisés, d’assurer des débouchés aux producteur·rice·s et de favoriser l’utilisation de la monnaie locale.

La majorité précédente a ainsi fait le choix de s’orienter vers de la politique-spectacle en prenant récemment un arrêté contre les pesticides qu’elle sait parfaitement illégal et qu’elle retire immédiatement sur injonction de la préfecture. Elle se contente de quelques repas bios dans les cantines mais n’a jamais souhaité penser une agriculture et une alimentation de proximité pour Poitiers et la communauté urbaine.

Dans le cadre du projet d’OSONS 2020, nous souhaitons ainsi développer et structurer une filière paysanne impliquant une agriculture biologique et locale, favorisant l’accès à toutes et à tous à une vie digne et soutenable économiquement. Cet objectif apparaît d'autant plus réalisable qu'avec l’élargissement de Grand Poitiers à quarante communes, les capacités agricoles du territoire se sont accrues. Il s'inscrit dans le cadre plus large de la nécessité de réconcilier zones agricoles et urbaines et de diminuer les transports des produits. De manière complémentaire, nous souhaitons favoriser des dispositifs assurant du lien social et de la pédagogie autour de la production alimentaire en apportant des moyens de sensibilisation et d’éducation populaire pour développer l’exigence d’une alimentation saine, traçable et de proximité. Cela passe par la multiplication, à l’échelle individuelle, collective et municipale, de projets comme des jardins partagés, potagers urbains, potagers scolaires, fermes pédagogiques, arbres et arbustes fruitiers mis à disposition.

L’ensemble de ces orientations constitue un projet collectif et structurant à court, moyen et long terme, visant à développer une approche globale « de la fourche à la fourchette », en s’inscrivant dans un projet alimentaire territorial intégrant la concertation avec les agriculteur·rice·s.