Gratuité
un débat nécessaire
Petite contribution concernant la question des transports- déplacements
1) je suis absolument abasourdi par la fébrilité avec laquelle Osons 2020 aborde la question des transports gratuits. Alors que la problématique foisonne de plus en plus autour de nous, Osons 2020 se fait, de fait, « questionnante », sur la question.
C'est pourtant une question importante sur deux points de vue essentiels. D'abord celui de la marchandisation de la société, et là où nous pouvons apporter quelque chose, nous tergiversons. Ensuite, sur la question des communs : si je ne suis pas pour aborder la question des communs de manière abstraite, car le commun existe aussi de manière spécifiquement capitaliste. Nous avons la possibilité d'opposer à l'argent, ce commun capitaliste spécifique, ce commun de l'usage qu'est le transport...
2) Alors qu'est-ce qui pose débat : le financement à ce qu'il me semble. D'abord, à lire les contributions, j'ai l'impression que le financement est posé dans les termes de boutons de veste, ou de gestion pépère du budget de famille, comme nous incite à le faire l'idéologie dominante, ce qui lui assure qu' en diminuant les budgets communaux, on ira vers la baisse des dépenses socialisées (et donc vers les privatisations…)...
Concernant le financement, car c'est une question en définitive. Il me semble que la question doit être posée à deux niveaux : au niveau social et politique, que sont les coûts externes. Certes la diminution des coûts externes (pollution, santé, etc.), ne se fait pas sentir au niveau du budget communal, mais si nous ne sommes pas capables de saisir le politique au-delà de ce niveau, celui des sous-sous, nous sommes vraiment très bas, et pour cela très récupérables par l'idéologie ambiante.
Au niveau budgétaire, plus prosaïque, mais il faut l'aborder. Je suis très étonné de voir qu'il n'est fait, à mes simples lectures, aucune mention du « versement transport ». C'est pourtant sur celui-ci que repose essentiellement les enseignements des expériences déjà réalisées. Je ne sais pas ce qu'il en est de la situation locale en la matière. Mais c'est à regarder en priorité. Il y a certes des économies réalisées par la gratuité (machine d'enregistrement, contrôleurs, etc.) ,mais c'est généralement négligeable.
Je sais que les verts sont déjà intervenus sur cette question en apportant le point de vue de la FNAUT. Mais la FNAUT est, nationalement, très libérale sur les transports, généralement en contradiction avec les structures locales, plus militantes. Elle est ainsi contre la gratuité, mais aussi pour l'extension de la concurrence du transport ferroviaire de marchandises (qui existe), au transport de personnes. Bref ce n'est pas une référence.
3) Toujours pour le transport urbain, une question essentielle et celle des sites propres. Question difficile au niveau de Poitiers, mais qu'il faut avoir à l'esprit comme présupposé pour tout projet. Question de « culture » en quelque sorte. La municipalité sortante a fait preuve en la matière d'une inculture totale pour, par exemple, avoir aménagé le boulevard du Grand Cerf sans site propre alors qu'elle en avait largement les moyens... Et ce n'est là qu'un exemple de n'importe quoi.
4) Enfin, concernant les marchandises en ville, Osons 2020 pourrait être porteur d'un projet d'avenir, à grande dimension écologique : obliger les entreprises desservant des marchandises en ville à venir par le fer jusqu'à la gare de Poitiers (il y a de la place) pour ensuite être transportées par des modes de transport de proximité non polluants dans les magasins. Je ne sais pas quelles sont les possibilités (réglementaires…) d'une municipalité en la matière actuellement. Mais il faudrait, d'une part étudier la chose, et d'autre part lancer une association des villes inscrites dans cette problématique, car je le dis bien, il faudra OBLIGER en la matière, et pour cela il faut un rapport de force.
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